Le journal suisse Le Temps met en place un nouveau modèle économique destiné à monétiser ses contenus en ligne : l’internaute a désormais le choix entre le visionnage d’une vidéo publicitaire et l’achat de l’article via son smartphone, prélevé sur sa facture mobile.
Un nouveau modèle économique pour la presse
La presse papier n’en finit plus de se chercher un second souffle – et accessoirement un nouveau modèle économique centré autour du numérique. Dernier exemple de la difficulté de l’exercice, le prestigieux New York Times, contraint de mettre en place il y a quelques jours un plan de départs volontaires proposé à tous les employés possédant moins de trois ans d’expérience, sauf ceux spécialisés dans la vidéo, l’infographie et le design numérique.
Etonnant paradoxe, au passage : la presse numérique est le fossoyeur principal de la presse papier tout en demeurant son avenir et son unique bouée de sauvetage.
Or Marina Alcaraz relaie dans Les Echos une initiative intéressante du journal suisse francophone Le Temps. Comme c’est désormais le cas sur la plupart des plateformes, le site du journal propose à ses internautes lecteurs la possibilité de lire quelques articles gratuitement.
Mais après avoir atteint le plafond de cette offre (paywall), c’est un nouveau choix qui s’offre à l’internaute : soit il accepte de visionner une vidéo publicitaire, soit il a la possibilité d’acheter l’article qui l’intéresse en quelques clics. S’il est sur son ordinateur, il lui suffit de donner son numéro de téléphone ; s’il consulte le site du Temps depuis son smartphone le paiement se fait en un clic. Dans les deux cas, le montant (0,75 euros) sera prélevé directement depuis sa facture mobile.
Une expérience utilisateur affinée
Cette solution de paiement, mise en place en collaboration avec la fintech SwissPay, est un vrai pas en avant dans la prise en compte de l’expérience utilisateur de l’intenaute. Certes, nous restons là dans une problématique de marketing d’interruption, pour l’instant incontournable en l’état de la transition numérique des journaux créés sous l’ère papier ; mais il y a dans cette volonté d’alternative à l’abonnement dans la durée et au paiement par CB non seulement un signal fort envoyé à l’internaute – notamment aux digital natives – mais également une vraie ambition qui se donne (enfin) les moyens de ses objectifs.
A ce propos, Le Temps confie aux Echos que si l’option vidéo reste à ce jour la plus populaire, les prédictions à moyen terme permettent d’espérer un pourcentage de 30 à 40% de paiement des articles d’ici six mois.
Le Temps a été racheté par Ringier en 2014, rappelle aussi Marina Alcaraz. Il affiche un chiffre d’affaires d’environ 35 millions de francs suisses (31,6 millions d’euros). Sa diffusion papier s’élève à 33 000 exemplaires, pour une fréquentation de 879 000 visiteurs uniques par mois sur son site. Sur les réseaux sociaux Le Temps compte à ce jour plus de 110 000 abonnés sur Facebook et 8 000 sur Twitter (@LeTemps).
Source : Marina Alcaraz dans Les Echos.