Le webzine anglophone Venturebeat annonce le lancement avant la fin de l’année par Google de Backstage, un réseau social adossé à YouTube conçu pour concurrencer à la fois Twitter, Facebook, Instagram et Snapchat. Ce qui pourrait bien modifier le rapport de force existant entre les géants de l’internet actuel.
Le projet Backstage
Selon Venturebeat le groupe Google (Alphabet), propriétaire depuis 2006 de YouTube, serait sur le point de faire un pas en avant décisif dans la compétition qui l’oppose aux autres géants du net – à savoir Facebook, propriétaire d’Instagram, Twitter, propriétaire de Periscope, et Snapchat.
En effet, YouTube développerait une nouvelle fonctionnalité qui hisserait YouTube du statut de plate-forme de partage vidéo à celui de réseau social abouti. Appelée en interne « Backstage », cette fonctionnalité permettrait aux utilisateurs de partager des photos, des sondages, des liens, des messages texte et des vidéos avec leurs abonnés.
Autre aspect de cette fonctionnalité, l’apparition d’une timeline en mode Facebook : les nouvelles formes de publications rendues possibles par Backstage apparaitraient par ordre chronologique inverse sur les profils des chaînes et sur le portail des abonnés, reconstituant un fil d’actualité permettant de commenter les publications sous forme de texte, de visuel ou de vidéo.
Ce n’est pas tout : côté vidéo, Backstage devrait également permettre aux utilisateurs de partager, en plus des vidéos au format YouTube, des vidéos plus éphémères – dans le but évident de concurrencer les stories de Snapchat et d’Instagram.
Backstage pourrait être expérimenté dès cet automne, dans un premier temps sur des chaînes YouTube influentes.
YouTube, un succès non démenti
Si Backstage devait voir le jour, l’une des clés de son succès éventuel serait le fait d’être adossé à YouTube : depuis sa création en février 2005 puis son rachat par Google en octobre 2006 pour une somme de 1,54 milliard de dollars, l’expansion du portail de partage vidéo n’a jamais cessé.
Sur son site la marque donne elle-même quelques chiffres : YouTube compte depuis 2013 plus d’un milliard d’utilisateurs, soit près d’un tiers des internautes du monde entier. Des versions locales de YouTube sont disponibles dans plus de 88 pays et le site de YouTube est traduit dans 76 langues, ce qui lui permet de toucher 95 % des internautes.
Google+, un échec entériné
Autre effet collatéral, la mise en ligne de backstage pourrait bien hâter un peu plus le déclin de Google+, le réseau social mis en ligne par Google en 2011. Hanté depuis des mois par un design en version beta à l’expérience utilisateur régressive, Google+ semble avoir définitivement renoncé au combat (pourtant revendiqué à sa naissance) contre Facebook.
En avril 2014 déjà de nombreuses questions étaient en suspens lorsque Vic Gundotra, porteur du projet Google+, avait quitté le navire. A l’époque le New York Times avait d’ailleurs souligné que Google+ n’était déjà plus utile à Google en tant que réseau social mais le restait en tant que service d’identité grâce auquel l’entreprise pouvait mieux suivre ses utilisateurs dans leur utilisation de ses services(YouTube, Gmail, Google Maps, etc.).
Un contexte de concurrence féroce via le live streaming
Ce nouveau projet dévoilé par Venturebeat s’inscrit dans un contexte de concurrence de plus en plus féroce dont le live streaming est un symptôme parlant : au moment-même de la médiatisation en mars 2015 de l’application Meerkat, pionnière en la matière, Twitter rachetait son concurrent Periscope.
Moins d’un an plus tard, en janvier 2016, Facebook mettait à disposition de ses utilisateurs et des marques la fonctionnalité live streaming via Facebook Live.
Fin juin 2016 YouTube annonçait à son tour une fonctionnalité live disponible sur smartphone.
Joint par Venturebeat, un porte-parole de Google leur a précisé ne pas vouloir commenter la rumeur et la spéculation.