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Les six profils types des PME et ETI face à leur développement [BPCE L’Observatoire]

par | Tribunes

19 Juil, 2016

En mai 2016 BPCE L’Observatoire publiait la 4ème édition de son rapport d’analyse des « mécanismes de croissance ou de non-croissance des PME et ETI sous leurs multiples facettes, les analyses démographiques, macro et micro-économiques ». Une partie du rapport était consacrée à l’analyse des six profils types de PME et ETI face à leur développement. En voici une synthèse réalisée à partir du texte original.

C’est à la page 32 du rapport « PME et ETI, repenser la croissance » que les économistes du Groupe BPCE proposent l’analyse des six profils types d’entreprises face à leur développement. Leur objectif est celui-ci :

« offrir une vision synthétique des choix ou des stratégies mis en œuvre, non à partir des données factuelles intrinsèques à l’entreprise, mais bien en fonction des perceptions, des attitudes et des comportements des dirigeants » .

L’infographie

L’analyse de BPCE L’Observatoire (synthèse)

Les six profils détaillés sont les suivants :

Les fragiles (17%)

Ces entreprises sont davantage présentes dans le secteur du bâtiment et sont de taille réduite. Leurs dirigeants sont proportionnellement les moins nombreux à anticiper une phase de croissance pour les cinq ans à venir (seulement 49 % contre 63 % en moyenne) et une proportion importante d’entre eux (37 % contre 27 %) envisagent même une évolution vers la stagnation ou le repli pour leur entreprise.

Les difficultés mises en avant par ces dirigeants traduisent avant tout une fragilité de la trésorerie avec « des difficultés liées aux délais de paiement des clients » (51 % versus 40 %). Ceux-ci citent encore « la situation économique du pays », « le coût du travail et des charges sociales » et « le niveau de fiscalité sur les entreprises ».

Leurs préoccupations concernent prioritairement la restauration de l’autonomie de leur entreprise par le rétablissement des fonds propres et la réduction de l’endettement. Par ailleurs 75 % de ces mêmes dirigeants considèrent « qu’il vaut mieux ne pas dépasser une certaine taille » pour leur entreprise.

Les attentistes (20%)

Ces entreprises sont surtout présentes dans le secteur du commerce. Elles présentent souvent une structure financière délicate que la baisse d’activité a davantage fragilisée. Très affectées par le contexte de crise, elles doivent rétablir leur situation financière mais, contrairement aux « fragiles » elles ne craignent pas pour leur pérennité et gardent une perspective de croissance dans les cinq ans à venir.

En règle générale leurs dirigeants associent plutôt les difficultés actuelles de l’entreprise à son environnement concurrentiel et conjoncturel, comme « la baisse de la demande dans le secteur d’activité » (60 % vs 44 % en moyenne), « la situation économique du pays » (80 % contre 69 %), ou encore « la concurrence de nouveaux entrants, de nouvelles technologies » (44 % vs 25 %).

 Leurs objectifs concernent plutôt le fait de  « dégager de la trésorerie » (59 % contre 49 %), « améliorer la compétitivité » (56 % contre 43 %) ou « réduire l’endettement » (50 % vs 24 %).

Les matures (19%)

Ces entreprises sont plus anciennes que la moyenne et s’inscrivent donc plutôt dans une stratégie de consolidation qui traduit  une volonté de préserver les acquis, parfois en vue d’une éventuelle opération de cession ou de transmission : 35 % de leurs dirigeants  (contre 25 % en moyenne) ont en effet pour premier objectif  de « préparer la cession ou la transmission de leur entreprise dans de bonnes conditions ». Ces dirigeants présentent le profil d’entrepreneurs le plus âgé.

Les volontaires (12%)

Ces entreprises sont très présentes dans le secteur des services, notamment dans les services aux entreprises (31 % contre 20 % en moyenne). Elles s’inscrivent plutôt dans une stratégie de « stabilisation ou consolidation financière », mais sous un angle plus subi que choisi : leurs dirigeants déplorent ainsi l’ampleur des investissements à réaliser et les difficultés d’accéder aux financements.

Côté freins de développement, ces mêmes dirigeants évoquent plus fréquemment que la moyenne « la difficulté à trouver des financements » (49 % contre 31 %) et « leur niveau d’endettement » (43 % contre 27 %). Ils avouent aussi que face à « la
concurrence de nouveaux entrants ou de nouvelles technologies » (45 % contre 25  %), ils sont  confrontés à un déficit d’investissement difficile à combler.

De fait, ces entreprises cherchent avant tout à financer leur croissance et ont pour objectifs « le développement des investissements » (76 % contre 57 %), « l’accroissement des fonds propres » (72 % contre 51 %), « la recherche de financements » (89 % contre 40 %), et  celle « d’investisseurs extérieurs » (95 % contre 13 %).

Parmi les solutions envisagées pour les atteindre citons l’ouverture du capital de leur entreprise, y compris à un fonds d’investissement, ou l’adossement à un groupe.

Les dynamiques (19%)

Ces entreprises sont le plus souvent d’une taille relativement importante (plus de 50 salariés). Le secteur des services est surreprésenté parmi celles-ci. La présence de personnes morales, comme d’autres PME ou ETI, dans leur capital est plus fréquente que dans les autres profils (31 % contre 20 % en moyenne).

Ces entreprises se situent pour la plupart en « phase actuelle de croissance » (59 % contre 47 %) ou de « forte croissance » (18 % contre 11 %) et 74 % de leurs dirigeants envisage de se développer à cinq ans.

Cette situation favorable est confirmée par l’évolution de leurs indicateurs financiers au cours des deux dernières années, à savoir le chiffre d’affaires (en augmentation pour 62 % d’entre elles contre 32 %), le résultat net (en croissance pour 50 % contre 40 %) ou les investissements (en hausse pour 48 % contre 32 %).

Ces entreprises considèrent souvent « leur implantation en France comme un atout » (72 % contre 57 %) et non « comme un handicap » (11 % contre 18 %).

Leurs dirigeants évoquent deux objectifs principaux : « financer leurs projets actuels » (52 % contre 22 %) et « développer les investissements pour assurer leur croissance future » (56 % contre 22 %). Ils veulent adosser leur croissance  au « développement des investissements » et à « l’innovation et l’acquisition de nouveaux savoir-faire » (75 % contre 65 %). L’innovation apparait d’ailleurs souvent intégrée au fonctionnement de l’entreprise en matière de « processus de production » (60 % contre 49 %).

Les internationales (13%)

Ces entreprises ont en commun une sensibilité à l’internationalisation dûe à leur confrontation régulière aux entreprises étrangères, y compris sur leur marché domestique, ou à un  objectif d’internationalisation accrue de leurs activités.

Toutes ces entreprises n’ont pourtant  pas une activité à l’international, même si celles qui sont internationalisées y sont très bien représentées (38 % contre 18 % en moyenne), ainsi que les entreprises du secteur de l’industrie (35 %) et le commerce de gros.

On retrouve dans ce profil un peu plus d’ETI et  davantage de PME de 20 à 49 salariés (45 % contre 32 %). Ces entreprises sont soumises à des contraintes fortes sur leurs marchés telles que  «  la concurrence des entreprises étrangères » (mentionnée par 75 % de leurs dirigeants contre 25 %), « la baisse de la demande dans leur secteur d’activité » (64 % contre 44 %), « la situation économique du pays » (88 % contre 69 %), et « les difficultés liées aux délais de paiement des clients » (63 % contre 40 %).

Leur situation financière globale n’est pas meilleure que celle de la moyenne des entreprises interrogées : 30 % d’entre elles ont enregistré une diminution de leur chiffre d’affaires contre 20 % de l’ensemble des entreprises et « dégager de la trésorerie » est pour 63 % de leurs dirigeants (contre 49 % en moyenne) un objectif prioritaire.

Mais ceux-ci ne sont pas pour autant dans un état d’esprit de stagnation ou de repli : ils annoncent chercher « une meilleure compétitivité des produits et services », vouloir partir à « la conquête de nouveaux marchés », poursuivre « la diversification des activités », « l’innovation et l’acquisition de nouveaux savoir-faire » et « le développement de l’ouverture à l’international  ».

La grande majorité d’entre eux s’attendent à une phase de croissance pour leur entreprise au cours des cinq années à venir (74 %).

Données et sources

  • Lire le rapport de BPCE L’Observatoire : PME & ETI, repenser la croissance
  • Le Groupe BPCE est le deuxième groupe bancaire de France. Il compte 108 000 collaborateurs et 35 millions de clients dont 8,9 millions de sociétaires. Il réunit notamment les dix-huit Banques Populaires, les dix-sept Caisses d’Epargne, Natixis, le Crédit Foncier, la Banque Palatine.
  • En savoir plus sur le Groupe BPCE : visionner la présentation 2016.

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Auteur de l’article :

Stéphane Ozil